A la recherche de mes origines africaines

Au début il y a la légende familiale d’une aïeule “noire” et si peu de détails que l’information reste inexploitée pendant près de 30 ans. La rencontre d’un tisserand Dogon dans une manifestation d’échanges culturels en Dordogne agit tel un électrochoc. Je troque un métier traditionnel soudanais contre du matériel occidental de tissage. Quelques 10 ans passent encore à contempler ce métier comme un objet sacré sans oser le faire “parler”. Puis une rencontre à trois : elle peintre plasticienne, lui dinandier d’art et moi tisserande, nous projette dans une exposition à Penne d’Agenais “3 Regards sur l’Afrique”. Chacun de nous y dévoile son Afrique.

Le lien originel était récréé qui n’allait pas cesser de s’alimenter de mes voyages, de se ramifier au fil des rencontres, là-bas, sur ces terres rouges et noires, du bord de l’atlantique qui avait sûrement porté l’ancêtre depuis la brousse ou le désert jusqu’aux montagnes de Guinée.

Les rencontres humaines et professionnelles jalonnent mes voyages. Entre tisserands, il n’y a pas de frontières. J’ai appris l’art du tissage en bandes. A Kienieba au Mali, c’est une superbe tunique tissée main qui a attiré mon attention. Avec Johanna Bramble Créations, à Dakar, le design donne une allure résolument contemporaine au tissage. A Saint -Louis du Sénégal la styliste Maï Diop collabore avec les merveilleux tisserands Mandjaks. A Mali en Guinée, c’est l’apprentissage des jeunes garçons qui préoccupe le chef tisserand.

Au Sénégal à Vélingara, les campements de tisserands guinéens occupent les larges rues ensablées alors que sur les plateaux du pays Bédik aux confins du Sénégal oriental, ils se groupent à l’ombre du fromager pour fournir à la population locale des métrages de tissu “lépi”.,